LES MAUDITS
Ils sont allés crever au loin
Pour pomper les leurs de l’enfer
Où ils mouraient en silence de
Famine, de malaria ou de VIH.
Ils sont partis périr dans ces mers
Où se verse l’amertume des mères
Otages de tribulations dont les prières
N’émeuvent plus le Vieux Barbu millénaire.
Pensant leurs épaules solides, les maudits
Ont porté des charges de l’indigence et
Ont plongé dans l’océan d’infinis aléas
Où avaient sombré de nombreux chercheurs d’or.
Comment convaincre quatre mille quidams
De rester sur des terres de plus en plus amères ?
L’intellect s’amenuise, aucune science infuse ;
Le vent d’ailleurs épuise avec ses six mille ruses.
Vais-je m’amuser à accuser ceux qui ont misé
Sur notre crédulité innée pour nous diviser ?
Parce que notre fer de lance s’élance
Vers les charmants crépuscules des cités du Couchant.
La vérité est que les maudits sont partis,
Vêtus de visées vertueuses, de projets nobles ;
Mais les lumières étrangères les ont falsifiés.
Et ils sont rentrés, d’une manière ou d’une autre, plus pauvres.
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