Les jours éteints
LES JOURS ETEINTS
Exista ma terre à l'heure des lueurs généreuses.
Pétillante de santé, elle promenait un éclat nu sur
Le flanc du continent contingent, aire des misères ouvrières.
Ses yeux lumineux promettaient des nuitées chaleureuses;
Ses seins savoureux comme de grosses oranges bien mûres
Ajoutaient au charme des parois polies de son délicieux cratère.
Accroché à ses longues mèches fraîches, je
Me berçais d'illusions, enivré de leurs jeux.
Aux creux de mon palpitant se forgeaient fratrie et paix.
Peu de choses auraient fait dans mes projets un rai.
Reverrai-je ces jours heureux où naquit ma flamme,
L'âme noyée dans la couleur des douleurs aux multiples lames?
Je prie que jamais plus ici nouveau-né ne vagisse, Yanis;
Car les mamelles asséchées, ni mère ni terre n'allaite son fils.
Et le ver rouge est jaune d'amertume, l'UA gardant la gorge si sèche
Que même le fleuve des fratricides n'abreuve!
Preuve qu'ici la vie, d'un avenir sérein demeure veuve,
Malgré ces floraisons au Nord et au Sud, que de printemps criblés de flèches!
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